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Santé et Prévention

Awa LOPES DA ROSA

«  J’ai un profil scientifique et j’aime lire la liste des ingrédients quand j’achète un plat ou une crème cosmétique. On ne m’arnaque pas avec le green marketing !  »

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La Pantinoise Awa Lopes Da Rosa a conçu un fil dentaire biodégradable, distribué par le réseau Biocoop. Sa marque, Le Tube, commercialise en outre un dentifrice bio fabriqué en France et sans plastique.
Portrait de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°318, juillet/août 2023.

Après un séjour au Brésil où l’hygiène bucco-dentaire est prise très au sérieux, Awa Lopes Da Rosa a cherché, en vain, un dentifrice et un fil dentaire répondant à ses exigences. «  Je me suis donc résolue à imaginer les produits que je ne trouvais pas dans le commerce  », explique-t-elle. En 2019, la trentenaire met au point, avec un laboratoire, un dentifrice bio, sans huiles essentielles ni arômes afin de ne pas déséquilibrer le microbiote buccal. Elle y incorpore aussi des actifs pour reminéraliser l’émail dentaire. «  J’ai un profil scientifique et j’aime lire la liste des ingrédients quand j’achète un plat ou une crème cosmétique. On ne m’arnaque pas avec le green marketing !  », sourit-elle. Dans son cahier des charges, la jeune femme impose également l’absence de plastique et une fabrication française. C’est donc dans le Var et dans un tube en aluminium que le dentifrice est produit et conditionné. La marque Le Tube était née.

De la soie plutôt que du nylon
L’entrepreneuse s’est ensuite mise en tête de commercialiser du fil dentaire ou plutôt de la soie dentaire. Pour ce faire, elle se rapproche de la maison Au er à soie. Forte de plus de 200 ans d’histoire, cette entreprise parisienne lui fournit de la soie grège constituant une alternative au nylon proposé par le leader du marché. «  La soie irrite moins les gencives et épouse mieux la dent. J’ai une maman médecin et j’ai toujours entendu dire que la bouche était le miroir de la santé  », argumente cette diplômée d’une école de commerce qui sait pertinemment que le marché du fil dentaire est une niche, surtout en France où l’on serait seulement 10 % à en utiliser régulièrement, contre 70 % des Américains.

Soutenue par le réseau Biocoop
Pour pouvoir vendre son produit dans le réseau Biocoop, Awa a dû montrer patte blanche. «  Cela a pris un an pour qu’il soit validé par la directrice de la Qualité. Aujourd’hui, elle me soutient en m’intégrant à un programme destiné aux jeunes entrepreneurs qui me vaut d’être distribuée dans 200 boutiques en France.  » La Pantinoise cherche à présent un réseau de pharmacies qui pourrait commercialiser ses créations. «  Depuis que je suis à la tête d’une société, je touche à tout : la conception de produit, le packaging, le marketing, la distribution… Depuis peu, je fais appel à un logisticien pour gérer les commandes. Mais, au début de l’aventure, je m’étais fait livrer une palette de 15 000 tubes de dentifrice chez moi, dans mon appartement de l’avenue Jean-Lolive où je vis depuis 2018 !  »
Awa, qui ne dispose plus de place dans son ancienne pépinière d’entreprises parisienne, a trouvé un nouveau spot pour travailler. «  Je passe beaucoup de temps au restaurant du CND, c’est très agréable. Les gens sont sympas et la vue sur le canal m’apaise. J’ai grandi à Paris et je ressens une belle effervescence à Pantin. J’observe une mixité joyeuse et tout un tas d’innovations en faveur de la transition écologique.  »

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