Aya LASSOUED

Joueuse du Pantin Volley depuis seulement une saison, Aya Lassoued, 12 ans, a découvert ce sport à travers un cycle d’initiation à l’école et joue dans la catégorie au-dessus de son âge malgré son handicap. Rencontre avec une compétitrice tenace qui déjoue tous les pronostics.    
Portrait de Guillaume Théchi, publié dans Canal n°323, janvier/février 2024.

«  J’ai découvert le volley-ball quand j’étais en CM2 à l’école Joliot-Curie. J’ai tout de suite aimé !  », se souvient Aya Lassoued. L’élève de cinquième est née sans avant-bras gauche. Elle a subi plusieurs opérations et a expérimenté une prothèse rigide qui s’est avérée lourde et douloureuse. «  À l’âge de 14 ans, je pourrai bénéficier d’un modèle robotique plus adapté. D’ici là, je vis normalement. Je ne souffre absolument pas du regard des autres. Ma priorité, c’est le volley !  », explique cette sportive dans l’âme qui s’est déjà essayée à la gymnastique et à l’athlétisme.

Compétitrice hors pair
Entre les cours de l’association sportive (AS) du collège, les entraînements avec le club au gymnase Baquet et les matchs, Aya pratique désormais ce sport cinq fois par semaine. «  Je suis passionnée, résume-t-elle. J’aime l’esprit d’équipe et la bonne ambiance qui règnent entre les joueuses.  »  Supportrice de l’équipe de France féminine, l’adolescente se verrait bien professionnelle… ou médecin.
«  Elle représente la joueuse appliquée et dégage une belle énergie, relève Pierre Ligneul, président du Pantin Volley. C’est une compétitrice hors pair. Elle déteste la défaite. Nous sommes fiers de son ascension et souhaitons l’accompagner au maximum dans sa pratique.  »

Vivre sa passion librement
L’adolescente a l’habitude de prendre le contre-pied de ce qu’on attend d’elle. Arrivée à Pantin à l’âge de 5 ans de sa Tunisie natale, Aya a toujours fait du sport. «  Le volley-ball l’a canalisée, estime Samia, sa mère. Elle a trouvé sa place.  » Et pourtant, ce n’était pas évident. «  Quand Aya m’a dit qu’elle souhaitait s’inscrire en club, j’étais surprise et un peu inquiète mais, en échangeant avec le médecin, le psychologue et Thomas, son entraîneur, j’ai été rassurée  », indique celle qui accompagne sa fille à chaque entraînement avec fierté. «  Aya ne se cache pas. Elle assume et ne se sent pas différente des autres. Je connais beaucoup d’enfants en situation de handicap qui pratiquent un sport. En tant que parent, il faut tout faire pour les aider à vivre leur passion. Ne pas leur ajouter de barrières…  »

Ambassadrice de #Pantin2024/À nous de jouer
Cet été, Paris accueille les Jeux olympiques et paralympiques. Avant l’ouverture de l’événement planétaire, Pantin célèbre, en ce début d’année, les figures inspirantes locales du sport à travers une campagne de communication qui véhicule les valeurs d’audace, de combativité, de détermination et de dépassement de soi. Parmi les ambassadeurs choisis, Aya Lassoued. «  Ça me fait plaisir !, réagit la jeune fille. Mes copines ne me croyaient pas ! Il a fallu que la photographe vienne à un entraînement pour qu’elles réalisent que je disais vrai.  » Également à découvrir sur les grilles de l’hôtel de ville, une exposition sur le mouvement sportif pantinois.