Culture et patrimoine

François GUÉRIN

«  Je suis né à Pantin, dans une clinique près de l’Église qui n’existe plus aujourd’hui. J’ai ensuite été scolarisé à l’école Joliot-Curie et j’ai vécu rue Montgolfier, rue Vaucanson et rue Lakanal.  »

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Réalisateur de séries télévisées à succès, à l’image de Cassandre, Kaamelott ou R.I.S Police scientifique, François Guérin est intimement lié à Pantin. Et pour cause : il y est né, dans une clinique qui n’existe plus, et y vit encore !     
Portrait de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°302, décembre 2021.


Contrairement aux cinéastes et aux comédiens, les réalisateurs de séries télévisées ne sont pas connus du grand public. Pour preuve, dans le quartier des Quatre-Chemins où il vit, personne n’arrête François Guérin pour lui dire : «  J’adore ce que vous faîtes !  »
Pourtant, les fictions qu’il réalise sont, à chaque diffusion, vues par des millions de téléspectateurs. Dernièrement, il a signé quatre épisodes de la série Cassandre diffusée sur France 3, ainsi que des volets de Crimes parfaits et de Section de recherches pour TF1. À son actif également, la première saison de Kaamelott d’Alexandre Astier et la réalisation d’épisodes de R.I.S Police scientifique ou encore quelques Camping Paradis.

Un apprentissage sur le tas
François Guérin est tombé dans la marmite de la télévision française dès sa naissance. Lui qui se décrit comme un «  enfant de la balle  » a toujours vu son père, Jacques Guérin, œuvrer sur les tournages de l’ORTF et d’Antenne 2. «   Il a été cameraman, puis directeur de la photographie. Il a, par exemple, travaillé à la fin des années 70 sur le feuilleton Les Dames de la côte qui révéla Fanny Ardant.   »
À 20 ans, après une scolarité rythmée par les exclusions pour «  impertinence  », le jeune François fait ses débuts sur un plateau où son père lui a dégoté une place. Rapidement, il devient second assistant réalisateur de téléfilms et rencontre Michel Galabru, Jacques François et Daniel Gélin. Au tournant des années 2000, il passe premier assistant de séries qui font la une de Télé Poche. «  C’est pour un Commissaire Moulin que j’ai effectué mon premier et unique tournage à Pantin.  »
Cette ville – sa ville – occupe une place particulière dans sa vie. «  J’y suis né, dans une clinique près de l’Église qui n’existe plus aujourd’hui. J’ai ensuite été scolarisé à l’école Joliot-Curie et j’ai vécu rue Montgolfier, rue Vaucanson et rue Lakanal.  » Quand il entre dans la vie active, il choisit de s’installer à Paris. Mais, en 2010, alors qu’il cherche à acquérir un loft, un agent immobilier lui présente un magnifique espace situé dans une usine désaffectée des Quatre-Chemins. «  Je ne pensais pas revenir un jour sur les traces de mon enfance. Comme tout le monde à l’époque, je visais plutôt Montreuil. Franchement, je ne regrette pas mon choix.  »

Pantinois voyageur
Depuis deux ans, il alterne les séjours entre son appartement et sa maison dans le Morbihan. Là-bas, il prend le temps de regarder la mer et le soleil se coucher à l’horizon. «  Je suis un passionné de bateau. À 45 ans, j’ai réalisé une traversée de l’Atlantique en voilier. C’était un rêve de gosse.  »
Entre deux projets de films, qui lui prennent en moyenne quatre mois, François Guérin trouve également le temps de voyager. «  J’ai la bougeotte. Dès que je peux, je vais repérer des lieux de tournage en France et en Europe. Mais le projet que j’ai en tête depuis quelques mois serait de relier Brest à Vladivostok sur ma moto. Enfant, je voulais faire de la compétition. À présent, je rêve de tailler la route en Europe de l’Est, de traverser le Kazakhstan et les plateaux de Mongolie avant d’arriver à l’autre bout de la Russie.  »