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Développement économique

Philippe NACSON

«  La lutte contre l’injustice a toujours été mon moteur. Je veux donc donner leur chance à ceux qui n’ont pas suivi les filières d’excellence.  »

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Il multiplie les projets, fourmille d’idées. Curieux de tout, Philippe Nacson a navigué de la banque au design, en passant par l’intelligence artificielle. Avec le lancement du Tech For Life Hub, le Pantinois s’attelle aujourd’hui à un nouveau défi. Rencontre.
Portrait de Pascale Decressac, publié dans Canal n°302, décembre 2021.


Curieux. C’est sans doute l’adjectif qui définit le mieux Philippe Nacson. Explorer l’inconnu, sortir de sa zone de confort… Loin de l’effrayer, cela le pousse au contraire à se dépasser. Un caractère qui n’est sans doute pas sans lien avec son parcours personnel et son enfance d’expatrié. «  Je suis né à Dakar d’un père français d’origine grecque et italienne né en Égypte et d’une mère normande dont le père était norvégien  », sourit-il. Après une enfance passée sous diverses latitudes et des études dans plusieurs grandes écoles, dont HEC, c’est vers la finance qu’il s’oriente, travaillant d’abord à Londres avant de s’installer à Paris en 2003.
À ses heures perdues, ou quand son esprit s’évade, il lui arrive de griffonner. «  Je dessine depuis que je suis tout petit. Un jour, un ami a découvert quelques-uns de mes croquis et m’a dit qu’il fallait en faire quelque chose.  » Challengeur dans l’âme, il se jette à l’eau et embrasse alors avec bonheur le monde du design. En 2014, il expose pour la première fois à Milan. Bientôt, sa chaise crabe, son fauteuil fourmi et sa bibliothèque flottante séduisent le monde entier. Quant à sa lampe 3CL, elle devient le totem de Karl Lagerfeld. Il expose partout, du Japon aux États-Unis, et fait la une des plus grands magazines.

L’ami des robots
En novembre 2014, Philippe Nacson, de passage au Japon, interagit pour la première fois avec un androïde. «  J’ai eu une révélation. Alors que les Européens percevaient l’intelligence artificielle comme une menace pour l’espèce humaine, j’ai ressenti un apaisement face à ce robot.  » Il crée alors le mouvement artistique Lost androïds qui vise à réconcilier l’homme et la machine, puis lance en 2018 le concours The Robot of the year mettant en compétition des innovations bénéfiques en termes de santé, d’éducation ou d’environnement. «  Les robots ne sont pas une menace pour les humains car nous seuls sommes doués de sensibilité, d’intuition et de créativité  », rassure le designer.
S’il s’intéresse aux androïdes, c’est auprès des hommes qu’il élargit son horizon, persuadé que de la méconnaissance et de l’incompréhension naissent le rejet et la peur. Habitant Pantin depuis quelques années, il est convaincu que ce territoire qu’il affectionne tant recèle des pépites qui ne demandent qu’à s’épanouir. À quelques encablures du canal où il vit, c’est aux Quatre-Chemins que son Tech For Life Hub promet de dénicher les talents qui inventeront les technologies de demain. «  La lutte contre l’injustice a toujours été mon moteur. Je veux donc donner leur chance à ceux qui n’ont pas suivi les filières d’excellence  », conclut-il avant de préciser : «  Le fait de ne pas être dans le moule ouvre d’autres perspectives et permet l’émergence d’idées disruptives.  »

En savoir plus sur le projet Tech For Life Hubsur le site internet de la ville pantin.fr