© ville de Pantin 

Culture et patrimoine

Julien BARRET

«  Ma découverte du monde a commencé à Pantin. Avoir grandi à la lisière, entre Paris et la banlieue, m’a permis de considérer la ville dans sa continuité. Comme le canal, je me moque des frontières !  »

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Le saviez-vous ? André Breton, chef de file du surréalisme, l’auteur de Nadja et de L’Amour fou, fut Pantinois 15 ans durant. Le linguiste et spécialiste de l’art oratoire, Julien Barret, nous emmène ce mois-ci sur les traces du poète. Suivez le guide !
Portrait de Hana Levy, publié dans Canal n°304, mars 2022.

Quels sont les points communs entre André Breton et l’auteur linguiste Julien Barret ? L’amour des mots et de Pantin. Verbe haut, prunelle verte, Julien Barret s’est passionné pour l’art oratoire depuis sa découverte, à l’adolescence, de la poésie et du rap «  l’avatar le plus contemporain de la poésie orale  », estime-t-il. 
Dix ans avant que le grand oral ne soit réintroduit dans l’épreuve du baccalauréat, il rédigeait un essai intitulé Écrire à voix haute. Aujourd’hui, auteur de six ouvrages et de plusieurs podcasts sur la parole, il anime un atelier d’écriture à la faculté de Villetaneuse après avoir préparé des jeunes de Nanterre au concours d’éloquence Éloquentia.

La langue et le territoire
Ce gamin de Pantin reste viscéralement attaché à sa ville d’enfance, notamment «  au 21, de la rue Cornet où j’ai vécu les dix premières années de ma vie, à un jet de pierre de la première adresse de Breton », selon un de ces «  hasards objectifs  » chers aux surréalistes. Un attachement fondateur dans son parcours : «  Ma découverte du monde a commencé ici. Avoir grandi à la lisière, entre Paris et la banlieue, m’a permis de considérer la ville dans sa continuité. Comme le canal, je me moque des frontières !  » 
Depuis quelques années, Julien Barret concocte des balades urbaines et littéraires, visites sensibles du Grand Paris, qui lui permettent de mêler ses deux dadas : le langage et la ville. L’idée ? «  Proposer un nouveau type de parcours tenant à la fois de la balade urbaine et de l’atelier d’écriture, ponctué de podcasts et de lectures, une exploration de la langue et du territoire, en somme.  »

La reine des fumées
Pour retracer l’itinéraire d’André Breton, arrivé à Pantin à l’âge de 4 ans, il mêle géographie des lieux et des mots. La promenade commence à l’angle des rues Montgolfier et Étienne-Marcel où le poète grandit de 1902 à 1913. Julien évoque également le passage de Breton à l’école Sainte-Élisabeth des Quatre-Chemins, puis à l’école primaire Sadi-Carnot et enfin l’appartement du 26 de la rue Étienne-Marcel quitté pour emménager avenue Édouard-Vaillant. André Breton ne reviendra que rarement dans «  la crépusculaire banlieue ». Ses parents quittent en effet « Pantin, la reine des fumées  » en 1918. Au bord du canal, le linguiste initiera les participants aux jeux de langage surréalistes et les invitera à écrire sur leur enfance. En surplomb des voies ferrées, il invoquera la « métaphysique des lieux  » d’Aragon (Le Paysan de Paris, 1926). À la Cité fertile, une restitution des textes de chacun clôturera cette promenade littéraire…

Les prochaines balades littéraires de Julien Barret :