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Sport et loisirs

Kévin MAINGÉ

«  C’est une discipline à la fois technique et chorégraphique. Certes, c’est violent – on peut mettre des coups de genou et de coude –, mais c’est surtout très stratégique.  »

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Samedi 14 mai, Kévin Maingé a décroché la ceinture de champion de France pro de boxe thaïe dans la catégorie des moins de 80 kilos. Une consécration pour ce sportif qui s’entraîne au gymnase Michel-Théchi sous la bannière du Pantin Muay Thaï.
Portrait de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°308, juillet/août 2022.

Ce n’est qu’à l’âge de 25 ans que Kévin s’est mis à la boxe thaïe. «  À la base, j’étais danseur hip hop. Pour moi, les arts martiaux se limitaient aux films de Jean-Claude Van Damme et de Bruce Lee.  » Sensible à la beauté visuelle de ce sport, le Pantinois accepte de suivre le cours d’Eddy Defretin, un ami d’ami. Au côté de ce champion, il comprend que le muay thaï est fait pour lui. «  C’est une discipline à la fois technique et chorégraphique. Certes, c’est violent – on peut mettre des coups de genou et de coude –, mais c’est surtout très stratégique. Moi, par exemple, je me laisse dominer et je contre-attaque avec des frappes quasi chirurgicales.  »
Lors des derniers championnats de France pro, qui se déroulaient au mythique gymnase Japy (Paris), Kévin Maingé a réalisé, à 35 ans, l’un des plus beaux combats de sa vie face à un adversaire, Ramzi Nouainia, qui partait pourtant favori. «  Avant de monter sur le ring, j’avais la boule au ventre. Grâce à mon coach Samy, qui croit en moi, mais aussi au soutien de mes copains du Pantin Muay Thaï et de mon frère, j’ai gagné sur décision des arbitres au bout de cinq rounds  ». Cinq rounds âprement disputés… «  Trois semaines après le combat, j’ai encore mal aux côtes  », sourit Kévin.

Le goût du sacrifice
Cette victoire récompense des sacrifices immenses. Ce sportif de haut niveau se lève régulièrement à 5 heures du matin pour aller courir avant d’entamer sa journée de conseiller clientèle chez EDF. Le soir, il retourne à l’entraînement au gymnase Michel-Théchi. Combattant chez les pros depuis trois ans, Kévin n’a ni ostéopathe, ni nutritionniste à son service. «  Je me masse tout seul et je me fie aux tutoriels sur Internet pour adapter mon alimentation.  » Car, contrairement au MMA (Mixed martial arts) qui débarque en France, il n’y a pas beaucoup d’argent à gagner en boxe thaïe. «  Je n’ai pas de sponsors et j’ai toujours refusé de demander des aménagements d’horaires à mon employeur.  » Convaincu que plus les efforts sont grands, plus les émotions sont fortes, il s’arrange avec les contraintes. Le jour de la victoire, il a d’ailleurs versé sa petite larme…

Une grande famille
Au sein de son club, sa performance est saluée par Malang Bodian, le charismatique responsable, et par Mikaël Benatar, double champion du monde qui l’a pris sous son aile depuis son passage en professionnel. «  En arrivant au Pantin Muay Thaï, j’ai trouvé une famille. Ici, tout le monde est bien accueilli, le compétiteur comme l’amateur. Quand j’ai débuté, les adhérents du groupe compétition étaient tous meilleurs que moi. Ils faisaient 100 burpees juste pour s’échauffer alors que c’était mon entraînement.  »  Mais, en l’espace de dix ans, Kévin n’a cessé de progresser et ce titre professionnel est une consécration. La suite ? Il y réfléchit en s’accordant un verre en terrasse…

Pantin Muay Thaï, 23, rue Auger.
Renseignements par téléphone au 07 66 01 96 77 ou par mail à pantin.muaythai@outlook.com.