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Développement durable

Sandra CACCIOLATTO

«  Un cheveu est capable d’absorber naturellement jusqu’à huit fois son poids en hydrocarbures et ainsi d’endiguer les marées noires.  »

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Rencontre avec la responsable du salon de coiffure Mya Isaï, Sandra Cacciolatto, qui se distingue en recyclant les cheveux de ses clients...une initiative qui prouve que la transition écologique se joue dans tous les secteurs d’activité.
Portrait de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°309, septembre 2022.

C’est en regardant un reportage à la télévision que Sandra Cacciolatto apprend que les cheveux peuvent contribuer à endiguer les marées noires. « Un cheveu est capable d’absorber naturellement jusqu’à huit fois son poids en hydrocarbures  », explique-t-elle. Ainsi, elle souffle l’idée aux dirigeants de son enseigne de faire appel à un prestataire qui recycle cette matière. En se renseignant, la coiffeuse découvre que les cheveux peuvent aussi servir aux agriculteurs souhaitant préserver leurs sols et limiter leur consommation d’eau. « Ils sont également utiles à des chercheurs en laboratoire qui extraient la kératine dans le but d’améliorer les soins de la peau », poursuit-elle. Autant d’arguments qui finissent par convaincre ses patrons : en début d’année, ils lui donnent le feu vert pour mener une expérimentation de recyclage à Pantin.

Une petite goutte qui compte
Depuis quelques mois, la société Capillum récupère ainsi régulièrement des sacs remplis de cheveux au salon de coiffure installé au 153, avenue Jean-Lolive. « Notre clientèle apprécie cette initiative, ce qui est bon pour le bouche-à-oreille. De son côté, l’équipe est fière de faire quelque chose pour la planète, même si ce n’est qu’une petite goutte d’eau… » Mais Sandra, qui a trente ans de métier derrière elle, n’en est pas à son coup d’essai. Depuis plusieurs années, elle participe aux efforts du secteur pour limiter les pollutions qu’il génère. Elle privilégie ainsi une gamme de produits vertueux – « C’en est fini des couleurs qui piquent les yeux!  », insiste-t-elle – et reste vigilante quant à la consommation d’eau liée aux shampoings.

Une coiffure dans le vent
« La coiffure doit s’adapter à son époque,reprend-elle. C’est pourquoi les réflexes en faveur de l’écologie se mettent en place dans les salons, exactement comme nous le faisons chez nous et dans nos jardins.  » Une manière de répondre aux attentes des clients, moins nombreux depuis le début de l’épidémie de Covid-19. « En raison du télétravail, nous avons perdu une clientèle de bureaux qui venait entre midi et deux. Quant aux tutoriels qui se développent sur internet, ils font concurrence à nos mains expertes. La pandémie a changé les habitudes. Le secteur est fragilisé, c’est pour cela qu’il est nécessaire d’innover et d’être exemplaire  », conclut celle qui aimerait généraliser le recyclage des cheveux dans tous les salons Mya Isaï.

  • Mya Isaï : 153, avenue Jean-Lolive
  • Du mardi au jeudi de 9.30 à 19.00 ; le vendredi de 9.30 à 20.00 ; le samedi de 9.00 à 19.00.  01 48 46 20 20